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    Il y a bien longtemps, alors que les dieux parcouraient encore Gronno, Oghma se lia avec un humain, Beann, et de leur union charnelle naquit un fils: Werm. Werm était né dans le Clan des glaces, clan aujourd'hui disparue du territoire barbare. Elevé pas sa mère dans l'amour de la nature et de part son sang divin, il était très proche des animaux et des plantes, il passait ses journées à courir à travers bois et prairies...

    Un jour, lors de sa 17ème année, alors qu'il jouait avec un jeune ourson des cavernes, maman ours le surpris... et prenant Werm pour un prédateur, lui assena un coup de griffe qui aurai mit n'importe qu'elle humain normal en charpie... le corps semi divin de Werm était si résistant, qu'une griffe d'ours resta planté dans sa blessure. Blessure qui se soigna quasiment instantanément grâce au sang divin du jeune homme. Mais hélas ce sang divin n'était pas pur et le sang humain qui coulait encore dans les veines de Werm créa une erreur: le griffe de l'ours se mêla avec son sang... sans conséquence... pour l'instant... L'incident fut vite oublié...

    Le fils d'Ogma savait que la mère ours ne lui voulait dans le fond aucun mal, elle cherchait juste à protéger son petit. Ainsi, plusieurs jours passèrent tranquillement, mais lors de la plus profonde nuit que Gronno puisse produire, pendant une nuit sans lune, la bête refit surface... Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, Werm vit son corps ce muscler, se recouvrir de poils, ses mains ce changer en pattes, c'est ongle en griffe... Le fils d'Ogma se transforma totalement en Ours des cavernes...

    Mais malgré la peur que cet état puisse apporter et contrairement à ce que les gens disent sur les Arktothropes, les ours garous (nom vulgaire donné aux personnes qui ont en eux des gènes actif d'ours) sont des créatures paisibles qui ne s’attaquent aux humains que lorsqu'on leur veux du mal. Sinon, l'ours garou se comporte comme un ours des cavernes totalement normal, le temps de la nuit... Werm aillant eut des enfants, "la malédiction" c'est transmise des générations en générations... Aujourd'hui, le clan des Glaces à disparut et se trouve maintenant à sa place, le clan de l'ours (allé savoir pourquoi...).

    Les membres du clan qui sont touché d'arktothropie prennent plus cela comme un grand honneur et sont respecté des autres comme étant les descendants d'Ogma...

     


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    Il y a fort longtemps, vivaient dans l'immensité du désert deux chacals qui s'aimaient d'une amitié sincère, un peu comme s'aiment deux frères. Ils s'entraidaient et chacun pouvait compter sur l'autre en cas de coup dur. Ils partageaient les mêmes peines mais aussi les mêmes joies. Ils ne frayaient avec aucun autre animal préférant passer tout leur temps ensemble. Ensemble, ils recherchaient leur nourriture. Ensemble ils buvaient et mangeaient. Ensemble ils se rafraîchissaient à l'ombre des mêmes rares arbres du désert lorsque le soleil les tourmentaient de ses ardents trop ardents.


    Or un jour, alors qu'ils étaient à la recherche de nourriture, l'un à côté de l'autre, sur un terrain aride et brûlé de soleil, ils virent surgissant devant eux un lion affamé qui était lui aussi à la recherche d'une proie. Plutôt que de fuir, les deux amis s'immobilisèrent et firent face à l'ennemi avec opiniâtreté. Le lion fort surpris ne put s'empêcher de leur demander :
    - Eh bien, pourriez-vous m'expliquer par quel prodige vous ne vous êtes pas enfui à mon approche ? Etes-vous inconscients ? Ne voyez-vous pas que je suis affamé et à la recherche de nourriture ?
    L'un des deux chacals prit la parole et dit :
    - Pour sûr, ô seigneur ! Nous sommes fort conscients de cet état de fait. Nous avons vu que tu étais en chasse et que tu allais te jeter sur nous et nous dévorer. Nous avons cependant décidé de ne pas fuir. Quoi que nous fassions, aussi vite que nous puissions courir, tu nous rattraperais. Nous avons donc décidé de ne pas fuir. Nous préférons que tu ne sois pas épuisé au moment où tu décideras de nous dévorer. Nous préférons mourir rapidement et non souffrir par une mort lente.

     

    Le lion qui avait écouté avec attention les paroles du chacal lui dit :
    - Le roi des animaux n'est pas en colère d'entendre des paroles sincères. Il sait reconnaître le courage et l'audace de ses sujets. Il se doit d'être grand et généreux envers ses sujets sans défense.

     

    Sur ce, le roi du désert disparut et depuis ce jour, il accorda la paix aux deux chacals.

     


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    Il y a très très longtemps, dans un pays baigné par la mer et le soleil, vivait un riche seigneur très puissant. Son peuple lui était fidèle et le respectait ou plutôt il le craignait. Ce seigneur possédait tout ce qu’un seigneur peut posséder et pourtant, il n’était pas heureux. Son malheur venait de son mauvais caractère. Il se mettait en colère pour des riens, n’était jamais satisfait, n’aimait rien et ne désirait rien. Bien plus, il terrorisait ses domestiques et se montrait souvent sans cœur pour son bon peuple.
    Mais en plus d’être colérique, il était belliqueux et il attaquait ses voisins sans raison. Un matin, il décida de partir en guerre contre son voisin du Sud. Ses troupes étaient nombreuses et bien armées et elles eurent tôt fait de gagner la bataille et d’agrandir la terre du seigneur qui n’en avait pourtant pas besoin. Malgré cette victoire, le seigneur n’était toujours pas heureux.

    Les troupes revinrent au pays. Elles furent acclamées par la foule. Les rues avaient été décorées de guirlandes de fleurs et de papier pour l’occasion. Les fanfares jouaient au coin de chaque rue. Les femmes et les enfants dansaient sur les places. Et le soir, un immense feu d’artifice fut tiré depuis les hauteurs de la ville. C’était le plus beau feu d’artifice qu’on n’ait jamais vu de mémoire d’homme. Le peuple était heureux. Mais le seigneur, loin de se réjouir gardait la mine renfermée et n’était toujours pas heureux.

    Le peuple se posait bien des questions sur son seigneur triste. A force de le voir, le visage fermé et d’entendre ses soupirs, chaque habitant se sentit lui aussi gagné par la tristesse. Le seigneur s’en redit compte et il ne comprenait pas pourquoi ses sujets affichaient des regards tristes. Il fit seller son plus beau cheval et parcouru toutes les rues de la ville. Chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un, il lui demandait : "- Dis-moi : qu’est-ce qui ne va pas ? Parle, je te l’ordonne."

    L’homme courbait le dos mais n’osait avouer la cause de sa tristesse. Ils craignait la colère du seigneur s’il lui disait la vérité. Tout les gens étaient fatigués de se battre sans raison, d’attaquer sans être provoqué, de vaincre des voisins qui quelques temps plus tôt étaient des amis et de trembler à chaque instant dans la peur de ne pas satisfaire le seigneur.

    Irrité par le silence de son peuple, le seigneur cravacha son cheval et s’en fut dans la campagne. Il galopa longtemps, longtemps, quand soudain, il entendit un bruit étrange. Ce bruit ressemblait au clapotis de l’eau mais il n’y avait pas d’eau à cet endroit. Intrigué, il arrêta sa monture et tendit l’oreille pour mieux percevoir le frémissement sonore.

    A quelques pas de lui, un petit garçon aux cheveux châtains foncés et à la peau matte était agenouillé sur le sol. Il était tellement occupé par son travail qu’il ne remarqua même pas la présence du seigneur. Une à une, le petit garçon plantait des petite graines qu’il sortait d’un petit sac en jute. Il chantonnait une chanson très douce qui ressemblait à l’eau qui caresse les pierres.

    En le voyant ainsi affairé, le seigneur sentit monter en lui une grosse colère. C’était bien la première fois que quelqu’un ne faisait pas attention à lui. Il se contint cependant car il était intrigué par la chanson. Au bout de quelques minutes, le seigneur qui n’était pas patient, se mit à toussoter et le petit garçon le regarda un sourire sur les lèvres. Ses grands yeux croisèrent ceux du seigneur qui sous le poids du regard de l’enfant sentit fondre sa colère comme par enchantement. Le petit garçon s’inclina respectueusement et tendit au seigneur son petit sac de jute contenant les graines. Il s’en empara et sans même le remercier cravacha son cheval et s’en retourna vers son palais.

    Quand le soir arriva, il posa le sachet de graines à côté de son oreiller et s’endormit. Au matin, il s’éveilla plein de force et d’énergie comme les matins où il décide de partir à la guerre. Mais aujourd’hui, pas de guerre ! Il avait une bien meilleure idée. Il descendit dans son jardin et se mit à labourer la terre.

    Vous imaginez sans peine la surprise de ses sujets. Le seigneur travaillait dans les jardins du palais en suant sous le soleil. Jour après jour, mois après mois, par tous les temps, la pluie, la neige, le gel, il laboura, sema, nettoya les jardins en ne ménageant pas ses efforts.

    Un matin, le printemps apparu. L’air embaumait d’une senteur nouvelle. Les oiseaux dans le ciel chantaient des mélodies aux accents inconnus. Dans les rues, sous les rayons du soleil, les gens se parlaient en riant. Mais le seigneur ? Où était le seigneur ? Pourquoi ne se réjouissait-il pas avec ses sujets ?

    Il se tenait tout seul, à l’écart de tous. Dans sa main, il tenait un petit bouquet de fleurs et de grosses larmes coulaient le long de ses joues. Il était triste de ne pas savoir pourquoi il était triste. Partout autour de lui, ce n’était que joie et bonheur mais dans son cœur, la peine était encore plus grande qu’à l’habitude. Il avait tant travaillé pour donner un superbe jardin au palais. Il avait cru qu’en se dépensant sans compter, il trouverait enfin la clé qui mène à la joie. Hélas ! Mille fois hélas !

    Il se désespérait lorsqu’il vit arriver à ses côtés le petit garçon. Il avait bien un peu grandi depuis le jour où il l’avait rencontré dans la campagne mais il le reconnut sans peine à ses grands yeux et ses cheveux foncés.

    - "Bonjour, dit l’enfant. Je m’appelle Jeremy. Regarde autour de toi, Seigneur. Regarde avec ton cœur : l’herbe, les fleurs, les oiseaux, les papillons, les gens. Tu sais, c’est là le secret du bonheur".

    Il ouvrit les yeux et pour la première fois de sa vie, le seigneur vit les choses et les êtres comme jamais il ne les avait vus auparavant. Il remarqua les couleurs, entendit les chants, sentit les odeurs et la joie emplit son cœur. Il éprouva à cet instant un amour sincère pour son peuple et il se dit qu’il était grand temps de songer à se marier et à fonder une famille. En regardant Jeremy, il pensa que ce serait merveilleux d’avoir un petit garçon comme lui. Il lui prit la main et l’emmena dans son palais.

    Quelques temps plus tard, le seigneur se maria et on raconte qu’il a eu de nombreux enfants et a vécut très heureux car il avait compris que le bonheur vivait dans les choses les plus simples qu’on a bien souvent à portée de la main.

     


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  • Nous sommes en l'an 968, dans une forêt de Norvège. Une jeune femme s'y cache avec quelques compagnons d'infortune. Elle fuit l'ennemie, elle fuit ceux qui viennent de tuer son mari. Les bêtes sauvages la guêtent. En la voyant, les gens disent qu'elle porte un enfant.

     

    C'est si vrai, que pour le mettre au monde à l'abri des ennemis, elle doit se dissimuler dans une île au milieu d'un lac.

     

    Pourtant cette femme n'est pas n'importe qui: elle est la reine Astrid, veuve du roi Tryggvi, tué.

     

    L'enfant qui naît est un garçon. Il va s'appeler Olaf Tryggvason. Selon le rite Viking, sa mère l'asperge d'eau pour marquer son entrée dans le clan... mais quel début catastrophique pour lui!

     

    La funeste décision

     

    Astrid continue de fuir avec son bébé, se cachant dans la nature, se cachant chez son père, poussant vers l'est jusqu'en Suède où des amis l'accueillent.

     

    Trois ans passent... la reine de Norvège déchue prend la décision d'embarquer pour la Russie où vit l'un de ses frère. Fatale erreur!.. Des bandits lui enlèvent le jeune Olaf qu'ils vendent comme esclave. Et voci l'enfant transféré en Estonie dans une famille adoptive où, petite chance quand même dans son malheur, il n'est pas maltraîté.

     

    Six ans passent... et l'incroyable va se produire! Un riche étranger arrive de Russie avec son escorte pour inspecter cette région qui appartient à un grand prince russe. C'est le frère d'Astrid. Le petit Olaf est là, et c'est la rencontre. Et comme dans les contes, l'oncle rachète son neveu et l'emmène avec lui à Novgorod.

     

    Un premier pas sur de la voie royale

     

    Olaf est introduit à la cour par son oncle. Le temps passe, l'enfant devient un jeune homme. Le plein air, le sport, la chasse et le combat ont fait de lui un homme endurci, "le plus beau, le plus grand, et le plus fort des hommes" ainsi que le dit Snorri Sturluson qui a écrit sa saga. Les jaloux le détestent pour sa puissance et sa popularité, le roi lui-même commence à le regarder de travers. Aussi, quand l'envie de retrouver son pays du nord le tenaille pour y accomplir son destin tracé par la voie royale, n'hésite-t-il pas à partir. Il a 18 ans, il est prêt à en découdre.

     

    A la façon Viking

     

    Il s'embarque avec ses hommes sur la Baltique, cap vers l'ouest. Sa saga nous apprend comment "il fit une descente et ravagea" une île sur son chemin... à la façon Viking.

     

    La technique est à peu près toujours la même : les Vikings jètent l'ancre non loin d'une ville riche ou d'une abbaye et attendent un moment propice pour attaquer. Ils montent des chevaux (emmenés avec eux ou raflés) qu'ils lancent au galop - les raids sont leur spécialité. C'est alors la tuerie, la mise à sac, et finalement toujours l'incendie pour protéger leur retour au bateau. Les butins proviennent des églises, des monastères ou de riches propriétaires terriens ; parfois ils font des prisionniers et ramènent si possible des bêtes.

     

    Les scaldes parlent des "échassiers de la bataille qui survolaient les cohortes des morts/Le loup lacérait les chairs et des vagues de sang déferlaient contre les becs des corbeaux." Et pourtant leur société n'a ni milice ni armée régulière et ils n'ont pas de mot pour désigner la guerre !

     

    Aussi bons guerriers qu'excellents commerçants, les Vikings négocient ou pillent. Le jeune Olaf a préféré être un guerrier tout court. Avec la mise à sac de cette île, il vient de commencer 6 ans de batailles et de pillages contre les Saxons, l'épée à la main quand ce n'est pas la terrible hache à long manche, ou la lance.

     

    Les orages de métal

     

    Arrivé au pays des Vendes (l'actuelle Poméranie) il aide le prince de Pologne à conquérir ce territoire et épouse sa fille Geira. Veuf trois après, il reprend la route vers l'ouest avec une ardeur que rien n'entame. Le voici en Grande-Bretagne, cible intensive des raids Vikings. Olaf ravage le Kent, le Sussex et l'Essex où se déroule la bataille de Maldon en 991. Là, le chef saxon Byrhtnoth est tué ; sa tête est emportée et promenée partout. Comme d'habitude, les Vikings vendent aux vaincus une promesse de paix contre une forte rançon... paix vite oubliée, comme d'habitude! Olaf porte ses attaques jusqu'à l'Irlande et l'Ecosse. Les poètes parlent de lui et des "orages du métal", de "la tempête des épieux", des "épées comme des roseaux de sang"...

     

    La prophétie

     

    La saga d'Olaf dit qu'il rencontra un ermite qui lui prédit qu'il sera roi un jour et qu'il conduira beaucoup de gens à la foi chrétienne. Mais avant, iil aura à subir une trahison et une blessure au combat après laquelle il se fera baptiser. Les Annales anglaises, qui relatent différement la conversion d'Olaf au christianisme, mentionne que le roi Ethelred (pourtant précédemment rançonné) fut son parrain le jour de la cérémonie. Olaf lui promit une fois de plus de ne plus jamais revenir guerroyer en Angleterre... promesse qui fut tenue.

     

    Le combat des chefs

     

    Le temps a passé... Olaf est devenu chrétien et marié avec Gyda, la soeur d'un roi scandinave. Il a 2 objectifs en tête: convertir la Norvège au christianisme et poursuivre sa voie royale. Mais un obstacle est planté sur cette voie: celui du comte Hakon qu'une affaire de lignage oppose à lui depuis longtemps. Olaf veut combattre ce puissant chef de la dynastie des Hladir qui contrôle une région au nord de la Norvège.

     

    Il embarque donc pour son pays natal dont il foule enfin le sol après 27 ans d'exil. Un évêque et un prêtre l'accompagnent pour prêcher sa nouvelle foi.

     

    C'est par un combat naval que la rencontre a lieu avec Hakon et son fils. Olaf commence par fracasser le crâne du fils. Aussitôt c'est la débandade chez l'ennemi qui se rend à Olaf et le demande pour roi. Hakon est égorgé par un esclave.

     

    Reste à Olaf à légitimer sa couronne. Pour cela, en vertu de son lignage il se fait élire roi de Norvège en 995 par l'assemblée publique saisonnière qui élabore les lois. Mais rien ne sera simple pour lui qui (par conviction ou par stratégie politique) veut aussi convertir au christianisme ce pays de religion païenne.

     

    Ses 5 années de règne y sont consacrées, 5 années durant lesquelles il est un roi sans capitale ni cour afin de parcourir son pays et l'évangéliser. Il n'est entouré que de sa garde, de ses conseillers et de sa famille. Pour le peuple, il n'y a pas de choix possible, c'est le baptême ou la mort ainsi que le rapporte sa saga : "[son succès] venait de ce que certains faisaient sa volonté avec joie et par amitié, et d'autres par peur... Et lorsque Olaf était fâché, il torturait fort ses ennemis en brûlant certains par le feu, en faisant mettre d'autres en pièces par des chiens déchaînés, en mutilant d'autres ou les faisant jeter du haut de rochers élevés."

     

    La conversion religieuse de la Norvège est faite: elle a amené l'intégration du pays dans l'Europe, la royauté est désormais de droit divin, le gouvernement est centralisé et les grandes familles sont sous le pouvoir royal. Olaf 1er est le premier roi unificateur du pays.

     

    Trop puissant

     

    La Suède et le Danemark, alertés par tant de puissance, unissent leurs armées pour faire tomber Olaf. Elles ont rapidement le dessus en nombre. Pour la dernière bataille, Olaf fait front à bord de son bateau "Long serpent". Quand vient le moment de l'abordage, il est acculé à l'arrière du bateau, blessé. Il tente encore de se battre, encore et encore comme il l'a si souvent fait avec son épée à deux mains. "La Norvège vient de te craquer dans les mains, roi" lui crie son archer abattu. Olaf saute par-dessus bord avec son épée, son bouclier et sa cotte de mailles. Personne ne le revit plus jamais.

     

    Là s'achève le règne très court de ce roi, ancien enfant vendu comme esclave et grand guerrier Viking.

     


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    Nils et Johan habitent au bord de la mer. C’est l’hiver. On raconte que l’Ondin gèle la surface de l’eau pour se protéger du froid au fond de sa retraite sous-marine. Les enfants veulent voir si la glace porte. Leur mère leur recommande de ne pas s’éloigner du bord, pas plus loin que les branches de saule.

     

    - "L’ondin essaiera de vous vous attirer sous l’eau. Il s’ennuie depuis que ses filles sont grandes et sont parties."

     

    Les deux garçon s'aventure sur la glace qui craque, ce qui les fait rire. Johan dépasse la limite, passe au travers de la glace. Il tombe dans les bras de l’Ondin, vieillard au regard bienveillant et à la longue barbe blanche.

     

    - "Tu verras comme nous nous amuserons bien ensemble."

     

    L’Ondin conduit l’enfant à travers son palais de cristal, soutenu par des colonnes de corail, jusqu’à l’ancienne salle de jeux de ses filles. Des jouets à profusion, comme Johan n’en a jamais vu. Un harnachement en algues pour mener l’Ondin comme un cheval. Un sifflet, présent de la tempête. Des bulles d’air qui montent comme des ballons d’enfant et emmènent Johan jusqu’au toit de cristal. Johan aime par-dessus tout jouer avec le dauphin. Lui et l’Ondin prennent place dans une coquille de nacre et le dauphin les mène dans la mer à une vitesse folle.

     

    Le soir, l’Ondin se décide à ramener Johan sur la terre, un enfant ne peut passer plus d‘une journée sous l‘eau, il doit aller respirer. Ils passent la tête au travers du trou par lequel Johan est tombé.

     

    Sur la rive, la maison de Johan. Celui-ci aurait pu y courir. Mais l’Ondin s’est attaché à l’enfant, il joue de sa harpe d’or. Johan oublie tout pour l’écouter.

     

    Sur la rive, père et mère pleurent leur fils qu’ils ont recherché en vain. Ils ne voient que des ombres et croient que le chant de la harpe est le murmure du vent. Le père rentre, la mère s’obstine, appelle. Mais Johan ne l’entend pas, il écoute les histoires passionnants que lui conte l’Ondin.

     

    Par trois fois, Johan croit entendre quelque chose, l’Ondin le ramène à son histoire. L’enfant prend peur de son regard maintenant glauque, se cramponne au bord. Il entend maintenant sa mère qui lui promet le baiser du soir. Johan crie, la mère s’aventure jusqu’au bord du trou où Johan est cramponné. Elle prend l’enfant dans ses bras, le ramène à la maison.

     

    Ce soir-là, Johan a reçu beaucoup de "baisers du soir ". Par la suite, Johan n'est plus si audacieux, il ne veut plus retourner chez l’Ondin. Mais souvent son regard se dirige au-delà des saules. Il aimerait tant connaître la fin de l’histoire racontée par l’Ondin.

     

    Jamais il ne l’a revu.

     

    D’après Le château du soleil, in Svéa, contes suédois par Hylten, Cavalius et Hofberg. La Sixaine, 1947

     


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