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    creation offerte par une amie 

    C'est l'histoire d'un petit sapin qui rêvait de grandir pour pouvoir aller chez les hommes où il pourrait servir de sapin de Noël.

     les autres arbres , plus vieux donc ayant une plus grande expérience, lui expliquèrent, que ce n'était pas si bien que ça. Mais le petit sapin, qui ne voulait pas croire les anciens, n'eut pas longtemps à attendre. En effet, pour son plus grand plaisir, des enfants vinrent avec leurs parents choisir un sapin pour embellir le salon.

     Les enfants eurent le coup de foudre pour le petit sapin. Il fut coupé, puis emmené dans la salle de séjour des parents et des enfants où il fut décoré. Après la fin de la décoration du petit sapin, il brillait de mille feux. Noël se rapprochait, tout le monde admirait le sapin... le jeune sapin pensait : tous ces grands sapins avaient tord " et il releva ses branches pour qu'il soit admiré encore plus.

    Aprés quelques mois d'attente qui lui parurent une éternité, le sapin fut replanté. Quelle joie pour lui de retrouver sa bonne vieille terre fraîche qui lui avait tant manqué pendant ces longs mois où il était resté enfermé dans un grenier!! Mais tout à coup, il compris que sa famille l'avait laissé dans le grenier pour ne pas qu'il gèle ou qu'il attrape froid.

     Comme ça, chaque année, on le déterrerait pour le remettre dans le salon. Il vécut heureux parmi sa famille d'homme. Et oui, finalement, les grands arbres avaient tord, les hommes sont bons et l'on rendu heureux.

     


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    creation offerte par une amie 

    Le plus beau cadeau de Noël
    C’est de vous couvrir de merveilles
    Le plus cadeau de Noël
    C’est vous qui faites ma vie belle

    Le plus beau poème de Noël
    Ne peut exister que sous votre ciel
    Le plus beau poème de Noël
    C’est vous dire mon amour éternel

    La plus belle poésie de Noël
    C’est un sourire qui m’émerveille
    La plus belle poésie de Noël
    C’est un regard à la douceur de Miel

    Le plus beau message de Noël
    Ce sont vos mots essentiels
    Le plus beau message de Noël
    C’est votre amour qui chaque jour se renouvelle

    Je vous souhaite une joyeuse fête
    Que jamais rien ne vous inquiète.
    Je vous souhaite la sérénité
    La joie, la santé et la beauté.

    Mes amis, ma famille! si belle
    Soyez fous, soyez doux
    Soyez heureux et généreux
    Noël est un jour merveilleux
    Le plus beau cadeau de Noël:
    C’est Vous !

     


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    Il était une fois en Laponie, par-delà les mers et les océans, un modeste chalet perché sur une grande montagne reculée. Dans ce cabanon habitait un homme à la mine joyeuse, plutôt rondouillard, toujours vêtu de rouge et de blanc. Cet homme dirige un peuple de lutins ailés aux oreilles pointues, qui fabriquent tout au long de l'année des jouets pour les enfants du monde entier. Il se balade dans un traîneau tiré par neuf rennes dont Rudolph, le renne au nez rouge. Il est le seul qui peut guider notre bonhomme au manteau rouge dans la nuit nuageuse de Noël. Vous avez deviné qui était ce bonhomme, le chef de ce chalet et le seul homme sur terre qui soit capable de parler à ses rennes ? C'est le Père Noël, bien sûr !
    Voila la drôle d'histoire qui arriva au Père Noël il n'y a pas si longtemps. Un soir, le vingt décembre plus précisément, notre bon Père Noël se rendit à l'étable afin de nourrir ses rennes. Lorsqu'il entra dans le box de Tempête, il n'y avait personne. Il pénétra dans celui de Flash, personne non plus. Dans le box de Comète était vide lui aussi. Et ainsi de suite, il fit le tour de tous les boxes. Ils étaient tous vides à l'exception de celui de Rudolph. Tout le monde était rassemblé autour du petit dernier, le plus important de toute la tribu car sur son museau, il possède une petite ampoule rouge qui lui permet d'orienter le Père Noël dans la neige et le brouillard durant les rudes nuits d'hiver. Il devait se passer quelque chose de grave pour que tous les rennes soient rassemblés dans le box de Rudolph. Le Père Noël demanda à ses rennes de s'écarter et de le laisser passer. C'est ce qu'ils firent sur le champ car ils écoutent toujours la voix de leur maître. En s'approchant du box, le Père Noël vit que Rudolph était couché, la tête tournée, pour ne pas regarder le Père Noël. Il dit au Père Noël :
    - "Non, ne me regarde pas, j'ai trop honte, remets-moi parmi d'autres rennes. Désormais je ne te servirai plus à rien."
    Le Père Noël le rassura :
    - "Je ne ferai jamais une chose pareille. Mais pourquoi dis-tu que tu ne me serviras plus à rien ? Tu es de mes rennes le plus important, non seulement tu es unique mais en plus sans toi, je ne peux pas avancer au milieu de la nuit noire. Et si je ne peux pas me diriger dans la nuit, je ne peux pas livrer mes cadeaux aux enfants du monde entier à temps." Rudolph tout tremblant se retourna vers le Père Noël en lui disant :
    - "Cette année, je ne te servirai pas à grand chose".
    Une fois que Rudolph fut retourné, le Père Noël vit l'inimaginable. Comment une chose pareille avait-elle pu se produire ? Rudolph lui-même ne le savait pas. Il se souvenait juste que la veille, il s'était endormi avec sa lumière. Ce matin, en se réveillant, son ampoule était éteinte.

    Le Père Noël retourna au chalet, fort anxieux. Il rassembla tous ses lutins et il fit arrêter la production de jouets afin d'annoncer l'horrible nouvelle aux lutins. Ensuite, il alla téléphoner au seul vétérinaire magique qui n'était pas en congé à Noël. Quelques instants plus tard, le vétérinaire apparut sur le pas de la porte du chalet. Le Père Noël s'empressa de conduire le médecin auprès du malade. Le docteur annonça la pire des nouvelles :
    - "L'ampoule de Rudolph est grillée. Je ne vois que deux solutions, proposa le vétérinaire : soit on change son ampoule, soit vous arrivez à trouver la pomme magique du lapin pur. Remplacer l'ampoule était une chose impossible à faire car elle faisait partie de son corps. La seule façon de réparer cette ampoule grillée était donc de trouver ce fameux lapin pur et sa pomme, comme l'indiquait le vétérinaire. Pour cela, le Père Noël dut faire appel à ses elfes, pour aller chercher ce lapin pur. Mais il y en eut peu dans la maisonnée qui osèrent se présenter pour accomplir cette mission, tant elle était importante. Celui qui fut sélectionné s'appelait Fantasias. C'était un elfe petit, tout fin, blond aux yeux bleus et pétillant de malice en permanence. Il était toujours prêt à voyager et à découvrir de nouvelles contrées. Il connaissait d'ailleurs beaucoup de choses sur le monde extérieur. Le lendemain matin, le 21 décembre, Fantasias partit accomplir sa mission. En chemin, il rencontra un renard des neiges et il lui demanda :
    - "Aurais-tu vu le lapin pur ?"
    - "Non mais si je le vois je lui dirai que tu le cherches. En plus, je sens son odeur donc il ne doit pas être très loin. Fantasias remercia le petit renard et continua sa route. Après avoir marché durant plusieurs heures, notre petit elfe rencontra un ours polaire et il lui posa la même question :
    - "Ours, grand ours blanc, roi du pôle aurais-tu vu le lapin pur ?"
    Il lui répondit d'une voix douce et calme :
    - "Oui, bien sûr, on vient de discuter ensemble, il y a à peu près dix minutes. Il est parti par là, en direction du soleil couchant. Il ne doit pas être très loin. Tu peux peut-être encore le rattraper".
    Le farfadet courut, courut plus vite que le vent. Il parcourut tout le glacier, jusqu'à en perdre haleine, jusqu'au soleil couchant. Mais le lapin pur n'était pas là. Devant cet échec, Fantasias perdit tout espoir de retrouver ce fameux lapin pur. Il avait un tel poid sur les épaules. Il devait sauver l'un des rennes du Père Noël. Epuisé, il s'allongea et s'endormit dans la fraîcheur glaciale de la neige. Le lendemain, Fantasias se réveilla en même temps que le soleil. En face de lui apparaissait deux yeux noirs. Les yeux lui dirent :
    - "Bonjour, tu vas bien ?"
    L'elfe ne parut pas effrayé par les deux yeux noirs car il se rendit vite compte que les yeux étaient en fait ceux d'un petit lapin blanc. Fantasias sans hésiter demanda à la boule de poil :
    - "Es-tu le lapin pur ?"
    - "Non, ça c'est mon papa", répondit le lapinou. "Moi, je suis le lapin de l'espoir. J'apparais devant toutes les personnes qui ont perdu leurs espoirs et je les aide à les retrouver. Dès que j'ai entendu que ton cœur avait perdu tout espoir, j'ai accouru vers toi aussi vite que j'ai pu. Mais au fait pourquoi as-tu perdu tout espoir ?"
    Fantasias lui raconta toute l'histoire et surtout qu'il devait sauver l'un des rennes du Père Noël. Le petit lapin ouvrait des yeux de plus en plus grands au fur et à mesure que l'elfe lui racontait son histoire. Une fois que l'elfe eu finit de raconter son histoire, la petite boule de poils lui dit :
    - "Vite grimpe sur mon dos. Nous n'avons pas une minute à perdre. Je te conduis tout de suite chez mon papa."
    Fantasias, n'écoutant que son cœur, grimpa sur le dos de la petite bête. Le lapin courut le plus vite qu'il put et arriva à la tanière blanche du lapin pur. Sur le pas du terrier une voix grave se fit entendre :
    - "Qui va là ?"
    - "C'est moi, Fantasias. Je suis un des elfes du Père Noël et je suis là car j'ai besoin de votre aide pour sauver l'un des rennes du Père Noël grâce à votre pomme magique."
    Sur un ton très méchant, la voix au fond du terrier gronda :
    - "Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse que tu aies parcouru tant de kilomètres pour sauver un des rennes du Père Noël. Je me fiche également que tu t'appelles Fantasias. Je peux toujours te donner ma pomme, mais qu'est-ce que j'y gagne, moi, en échange ?"
    Fantasias surpris par la question lui répondit :
    - "J'en sais rien, moi. Il faudrait que tu demandes à mon patron. Mais j'ai une question à te poser, pourquoi on t'appelle lapin pur si tu es aussi méchant ?"
    - "Car je n'ai jamais été aimé par un être humain et là est mon seul et unique rêve."
    Fantasias lui dit :
    - "Peut-être que si tu viens avec moi, mon patron pourra faire quelque chose pour toi mais en échange, je veux ta pomme magique."
    Le lapin lui dit :
    - "Oui, je l'ai toujours sur moi mais pour la posséder tu dois répondre à mon énigme : je suis blanche, je suis ronde mais pas toujours présente. Parfois je suis une moitié, parfois je suis entière et parfois on voit de moi qu'une tranche. Parfois je suis lumineuse, parfois je suis sombre, parfois les deux en même temps. Tout le monde a envie de marcher sur moi mais seuls quelques chanceux l'ont fait. Qui suis-je ? Je te donne un jour et une nuit, lui dit la voix au fond du terrier. En attendant, repose-toi car demain sera une rude journée pour toi. Le lendemain matin le 22 décembre, avant-veille de la distribution de cadeaux.

    Dans son chalet, le Père Noël était inquiet de ne pas revoir son elfe et de voir que l'état de Rudolph ne s'améliorait pas. De son côté, Fantasias réfléchissait à l'énigme mais la réponse lui paraissait trop évidente pour ses connaissances. Il retourna vers le lapin et il cria à l'entrée du terrier :
    - "La lune, la réponse à ton énigme est la lune !"
    La voix grave du lapin lui répondit timidement :
    - "Oui, c'est bien la bonne réponse. De toutes les créatures qui ont voulut s'approprier ma pomme magique, tu es le premier à trouver la bonne réponse."
    Le lapin sortit enfin de son trou et l'elfe put enfin mettre un visage sur la voix grave du fond du terrier. Le pelage du lapin était noir. Il possédait des yeux rouges comme la braise. Fantasias monta sur le dos du lapin et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il se retrouva au chalet. Le lapin fit ses recommandations pour donner la pomme à Rudolph : deux quartiers de pommes par heures jusqu'aux premières lueurs du jour. Le Père Noël découpa la pomme en six morceaux. L'intérieur de celle-ci était bleu et sentait la menthe. De minuit à trois heures du matin, il donna par morceaux la pomme à Rudolph. Epuisé d'avoir veillé son renne toute la nuit, il s'endormit contre son protégé.

    Le 23 décembre, le Père Noël fut soudainement réveillé par une douce lueur rouge, ainsi qu'une immense chaleur. Il pensait que c'était le soleil qui était en train de se lever. Il ouvrit donc les yeux et il se rendit compte qu'il faisait encore nuit. En réalité, il s'agissait de l'ampoule de Rudolph qui brillait de milles feux. Le renne était plus en forme que jamais. Le Père Noël alla voir le lapin et lui dit :
    - "Tu as sauvé mon renne et tu as sauvé la fête de Noël que puis je faire pour toi ?"
    - "Je veux être aimé répondit le petit lapin."
    Le Père Noël lui promit de faire tout son possible pour réaliser son souhait. Le lendemain, le 24 décembre, le Père Noël n'avait toujours pas trouvé de solution à la promesse qu'il avait faite au lapin mais il lui dit ceci :
    - "Je n'ai pas encore trouvé de solution à ce que tu m'as demandé mais je peux te proposer une balade en traîneau et de me suivre dans ma distribution de jouets dans le monde entier."
    - "J'accepte avec le plus grand plaisir", répondit le lapin pur.
    Le Père Noël, prépara son traîneau, y chargea tous ses cadeaux et attela tous ses rennes au véhicule. Il passa son costume magique et il se mit en route pour distribuer les cadeaux aux enfants du monde entier, accompagné de son fidèle elfe Fantasias et du lapin pur.

    Durant la nuit, le Père Noël déposa tous les cadeaux dans les maisons de tous les enfants sages du monde entier. Le petit Mickaël, un enfant qui avait été particulièrement sage, avait demandé au Père Noël, qu'un seul cadeau : un lapin à chérir et à aimer. Le Père Noël, en soulevant la cage du lapin de Mickaël, la trouva très légère. Il regarda à l'intérieur : Horreur ! La cage était vide ! Le lapin s'était échappé durant la tournée du Père Noël. Sans réfléchir, le lapin pur prit de l'élan et sauta dans la cage. Il regarda le Père Noël et lui dit :
    - "Merci d'avoir exaucé mon souhait."
    En homme sage, le Père Noël ne répondit rien et déposa délicatement la cage du lapin pur, au pied de la cheminée. Et il repartit vers son chalet, où les rennes et le Père Noël eurent un repos bien mérité avec en prime pour les rennes, cette année-là, une double ration de foin croquant.


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    Le Père Noël se brosse les dents. Il peigne sa barbe, il enfile son manteau rouge, ses bottes, son bonnet. Il monte sur son traîneau, il crie à ses rennes : “allez, au boulot !”
    Et le traîneau s’envole dans le ciel. C’est la nuit de Noël et le Père Noël va distribuer ses cadeaux. Il se dit : “bon, par qui vais-je commencer ?” Il plonge la main dans une poche de son manteau. Puis il fouille dans une autre poche. Il s’écrie : “sapristi, j’ai oublié mon carnet d’adresses !”
    Dans son carnet, le Père Noël a écrit les adresses de tous les enfants de la terre et les jouets qu’ils veulent recevoir. Vite, il fait faire demi-tour à ses rennes et il retourne chez lui. Le Père Noël fouille partout, sur son armoire, sous son lit. Il vide ses placards, il secoue ses chaussures, mais il ne trouve rien. Son carnet d’adresses a disparu.
    Le Père Noël regarde son traîneau chargé de cadeaux. Il dit tristement : “qu’est-ce que je vais faire de tout ça ?” Une grosse larme coule le long de sa barbe. Il soupire : “ce Noël va être raté, complètement raté !” Les rennes du Père Noël commencent à s’impatienter. Ils secouent leurs clochettes. Le Père Noël caresse le grand renne qui conduit l’attelage, et il murmure : “oui, oui, il est l’heure de partir, mais je ne sais plus dans quelles maisons déposer les jouets !”
    Alors, le grand renne déclare : “tu as perdu ton carnet d’adresses, vieil étourdi ! Il ne reste qu’une solution, puisque tu ne sais pas dans quelles maisons dorment les enfants, il faut distribuer des jouets dans toutes les maisons de la terre. Allons, accroche les autres traîneaux derrière nous et va chercher tous les jouets qui restent dans ton grenier !”
    Déjà, une horloge sonne les douze coups de minuit. Le Père Noël se met au travail : il court, il porte, il grogne. Il remplit encore cinq traîneaux de jouets pour être sûr d’en avoir assez. Puis il fait claquer son fouet en l’air et l’attelage file sous les étoiles.
    Le Père Noël n’a jamais connu une nuit aussi fatigante. Il dépose des paquets dans toutes les maisons, même dans les maisons où il n’y a pas d’enfants.
    Le lendemain matin, les grand-mères trouvent des ours en peluche dans leurs chaussons, les grands-pères ont des trains électriques, les bébés ont des vélos de cross, les papas des poupées et les mamans des hochets. Alors les gens sortent des maisons. Certains disent : “j’ai reçu ça et je n’ai rien demandé !” D’autres ronchonnent : “j’ai un jouet de bébé, ce n’est pas ce que je voulais !”
    Heureusement les papas donnent leurs jouets aux enfants, les bébés aux mamans, les mamans aux garçons, les garçons aux grand-mères, les grand-mères aux filles et les filles aux grands-pères. À la fin, d’échange en échange, chacun a un cadeau qui lui plaît.
    Dans les nuages, le Père Noël observe ce qui se passe sur la terre. Il se dit en riant : “hé, hé, je leur ai fait une bonne surprise !” Puis il rentre chez lui. Il enfile son pyjama, il se glisse dans son lit et, sous son oreiller, il retrouve son carnet d’adresses.
    (Une histoire de NOEL écrite par Jean-Jacques Vacher)

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    Il était une fois, en Finlande, un joli petit village qui se nomme Noëlville. Ce n'est pas un village ordinaire. En effet, ici, les personnes y résidant sont des familles de lutins. Et il y en a de tous genres, comme les humains : des adultes, des plus vieux, des enfants, des bébés, hommes et femmes. Ils se sont tous installés dans ce village pour rendre service à un vieil homme et pour que tous les enfants du monde soient heureux, un peu grâce à eux. Ils vivent tous en paix et en harmonie, heureux et gais, jour après jour. Leurs habitations, magnifiquement décorées et lumineuses, forment un cercle autour d'une maison centrale, aux nombreuses couleurs. Elle est recouverte de paillettes, étincelantes de mille feux, et de dessins en tout genre : des sapins, des étoiles, des branches de houx, et encore bien d'autres. Mais à qui donc appartient cette maison si grande et si belle ? Elle appartient à un vieil homme, à qui on ne donnerait pas d'âge, avec une grande barbe blanche tombant jusqu'au ventre, assez rebondi d'ailleurs. Il est célèbre dans le monde entier et les enfants l'appellent le Père Noël. Au bout du village, on peut apercevoir un grand établissement multicolore. Il s'agit de l'atelier du Père Noël et de ses petits lutins. En effet, c'est à l'intérieur de celui-ci que, durant toute l'année, tout le monde s'active à la fabrication des jouets. Et chaque année, il faut que tout soit prêt pour la veille de Noël. Lors des derniers jours d'ailleurs, l'atelier est semblable à une gigantesque fourmilière. Il faut emballer les derniers cadeaux et les charger dans le traîneau. Mais généralement, chaque année, tout est prêt à l'heure.
    En ce soir du 24 décembre 2005, le Père Noël s'agite dans sa chambre car il cherche ses vêtements en mettant toute la pièce sans dessus dessous. Mais heureusement que la Mère Noël est présente à ses côtés pour retrouver tout ce que son mari perd.
    - "Je vais être en retard pour ma tournée !"
    - "Mais non ! Chaque année, c'est la même chose et tu sais bien qu'au bout du compte, tout se finit très bien !"
    - "Oui, mais où sont mes chaussettes ?"
    - "Sur ton lit !"
    - "Et mes bottes ?"
    - "Sous ton lit !"
    - "Elles sont cirées au moins ?"
    - "Mais oui ! Je l'ai fait ce matin", répond-t-elle, patiente.
    Le Père Noël est très agité, mais finalement, au bout de vingt minutes, il est enfin prêt. Il se regarde dans la glace et demande à sa femme :
    - "Comment me trouves-tu ?"
    - "Magnifique, comme d'habitude !"
    Il se passe un dernier coup de peigne sur ses cheveux blancs mais soyeux et met son bonnet rouge au pompon blanc. Le vieil homme fait un bisou à la Mère Noël et se dirige vers les écuries, en prenant bien soin de ne pas oublier sa hotte remplie de cadeaux. Puis, il ouvre les portes de l'immense grange. A l'intérieur de celle-ci, se trouvent sept magnifiques rennes. Les lutins viennent à l'instant de terminer de les brosser, pour que eux aussi soient beaux en ce soir de fête. Le Père Noël attache Rodolphe de sorte qu'il soit à la tête de l'attelage. C'est un lutin qui l'a trouvé dans la forêt, deux mois auparavant. C'est un renne étrange avec un nez rouge. Le Père Noël sait que Rodolphe va beaucoup l'aider. En effet, il doit affronter des conditions météorologiques si mauvaises qu'il risque d'être en retard dans ses livraisons nocturnes. Mais grâce au nez lumineux de ce renne, il peut s'orienter plus facilement dans la turbulence hivernale et mener à bien sa distribution de cadeaux. Ensuite, derrière Rodolphe, il place Dasher et Dancer, puis Prancer et Vixen. Vient ensuite le tour d'atteler Comet et Cupid, et finalement, en dernier, Dunder et Blixen. C'est la première fois que le jeune Rodolphe va participer à la distribution des cadeaux dans tous les pays du monde, et le renne est un peu angoissé. Les autres animaux s'impatientent car, pour eux, la veille de Noël est symbole de joie et d'extase. Enfin ils vont se dégourdir les pattes et voler toute la nuit durant. Le Père Noël dépose sa hotte dans le traîneau, rempli à ras bord de cadeaux. Puis, il s'installe. Tous les lutins, générations confondues ainsi que la Mère Noël se trouvent sur la grande place de décollage et un des petits êtres demande au vieil homme :
    - "Père Noël, êtes-vous certain de vous souvenir de la route ?"
    - "Judicieuse question", s'exclame la Mère Noël avec un air malicieux.
    - "Moi non", répond-il, "mais eux, oui ", dit-il en désignant du doigt ses chers rennes.
    Puis, tout le monde lui souhaite de faire une bonne route. Les flocons de neige commencent à tomber. La distribution de surprises peut débuter ! Le Père Noël s'envole au-dessus des toits et des cheminées qui crachent d'épaisses fumées blanches.

     

    Arrivés dans la capitale de la Finlande, Helsinki, les rennes freinent tout en douceur pour lancer des cadeaux dans les cheminées. Mais, tout à coup, les animaux stoppent brutalement pour laisser passer une chouette et son bébé qui est en train d'apprendre à voler. Seulement, cet incident provoque la chute de la hotte. Rodolphe, ayant compris le problème, se pose immédiatement dans un champ. Le Père Noël descend du traîneau et se met à chercher le précieux sac. Soudain, il s'arrête net. Face à lui, se trouve un jeune garçon d'une dizaine d'années. Et il se trouve juste à côté de la hotte. Le vieil homme s'exclame :
    - "Oh ! Merci, jeune homme ! Tu as retrouvé mon sac. Je peux dire que tu m'as sauvé la vie ! Que puis-je te donner en remerciement ?"
    Le Père Noël se gratte la tête, et tout à coup, il a une idée.
    - "Comment t'appelles-tu ?"
    - "Yrjö !"
    - "Alors, Yrjö, veux-tu venir dans mon traîneau pour m'accompagner dans ma tournée ?"
    - "Oh oui, Père Noël, oui", s'exclame l'enfant, fou de joie.
    Alors, il monte dans le beau traîneau en bois, et ils s'envolent ensemble. Yrjö demande :
    - "Où va-t-on, Père Noël ?"
    - "Et bien tous les enfants finlandais ont eu leurs cadeaux, alors maintenant, nous allons en Pologne."
    - "Waouh", lance-t-il, émerveillé.

     

    Dans les rues de Varsovie, le vieil homme découvre un garçon qui court pieds nus. Intrigué, il saute de son traîneau pour atterrir sur le toit d'une maison, et il dit au jeune finlandais :
    - "Tu es un grand bonhomme de dix ans, alors je te confie la distribution de cadeaux dans les maisons. Je te rejoindrai bientôt, d'accord ?"
    - "C'est compris ! Tu peux avoir confiance en moi !"
    Le Père Noël se met à rattraper le petit et après quelques minutes de course, il attrape l'enfant par la main.
    - "Bonsoir", dit-il.
    - "Père Noël ? C'est vraiment toi ? Ou est-ce quelqu'un qui s'est déguisé ?"
    - "C'est vraiment moi ! Tu peux tirer sur ma barbe et tu verras qu'elle est bien réelle !"
    Aussitôt dit, aussitôt fait. Il tire sur la barbe et constate :
    - "Ce n'est pas une blague alors ! Moi je m'appelle Samuel et j'ai cinq ans."
    - "Pourquoi tu courrais ? Où allais-tu comme ça ?"
    - "Je ne sais pas où j'allais mais quand je suis triste, je cours pour oublier."
    - "Et pourquoi tu es triste ? Ce soir, pourtant, c'est magique !"
    - "Oui, mais mon grand frère que je n'aime pas beaucoup m'a dit que tu n'existais pas. Et que c'étaient que les bébés qui croyaient en toi."
    - "Mais tu n'es plus un bébé et j'existe réellement ! Et tu pourras lui dire qu'il s'est trompé à mon sujet !"
    - "Oh non ! Il arrive et moi, je ne veux pas passer le réveillon de Noël avec lui parce qu'il est méchant."
    - "Et avec qui veux-tu passer cette soirée alors ?"
    - "Avec toi ! C'est possible ?"
    - "D'accord !"
    Il prend donc Samuel dans ses bras et ils rejoignent le traîneau où les attend Yrjö.
    - "Excuse-moi pour le retard, Yrjö, mais je viens t'amener un nouveau copain. Je te présente Samuel et il va faire la suite de la tournée avec nous. Au fait, la distribution de cadeaux s'est-elle bien passée ?"
    - "Oui, j'ai tout fait comme il faut !"
    Les rennes hochent la tête en signe de confirmation. Puis ils s'envolent dans la minute suivante en Allemagne.

     

    Le Père Noël, Yrjö et Samuel peuvent maintenant admirer les mille couleurs du Noël de Berlin. Et ils constatent que c'est la fête en-dessous d'eux. En effet, ils entendent des cris de joie et des rires. Les hommes jouent de la musique pendant que les enfants dansent en faisant des rondes. Quant aux femmes, elles gèrent le banquet et donnent à manger à ceux qui le leur demandent. Au milieu de cette effervescence nocturne, Samuel, du haut du ciel, remarque qu'un jeune garçon ne se mêle pas aux jeux des autres enfants.
    - "Père Noël", demande alors le petit garçon, "pourquoi il est tout seul l'enfant là-bas ?"
    - "Je ne sais pas du tout ! Mais je pense qu'une petite promenade en traîneau lui ferait le plus grand bien."
    Samuel et Yrjö se penchent pour mieux observer le petit inconnu. Alors, le Père Noël leur dit :
    - "Allez voir ce garçon et persuadez-le de monter avec nous. Vous étiez comme lui des petits garçons tristes avant de me rencontrer, alors il vous écoutera et vous suivra certainement."
    - "D'accord, Père Noël !"
    Alors, les deux petits, une fois arrivés sur le sol, se dirigent vers le jeune garçon. Samuel est le premier à lui demander :
    - "Bonsoir ! Pourquoi tu es tout seul ?"
    - "Parce que je suis malheureux."
    - "Et pourquoi tu es malheureux ?"
    - "Parce que mon papa et ma maman, ils ne m'aiment pas. Depuis que ma petite sœur est née, ils ne s'occupent plus de moi."
    Yrjö coupe la conversation en demandant :
    - "Veux-tu venir avec nous dans le traîneau du Père Noël qui nous attend un peu plus loin ?"
    Le petit garçon ouvre grand ses yeux et ses larmes disparaissent tout d'un coup.
    - "Il est avec vous ? Je peux vraiment le voir ?"
    - "Oui", répondent les deux autres en chœur.
    Alors ils l'entraînent vers le Père Noël et le vieux monsieur lui dit :
    - "Bonsoir, toi ! Comment t'appelles-tu et quel âge as-tu ?"
    - "Je m'appelle Hans et j'ai six ans et demi. Bientôt sept ! C'est vrai que je vais pouvoir faire une promenade avec toi, Yrjö et Samuel ?"
    - "Mais oui ! Allez, montez les enfants ! Nous allons finir notre tournée dans ce pays et ensuite, direction Paris, en France."
     

     

    Et les rennes guidés par Rodolphe, reprennent leur chemin, sur lequel le Père Noël lance des cadeaux dans les cheminées, quasiment sans s'arrêter. Puis, au bout un moment de traîneau magique, ils peuvent enfin apercevoir Paris et sa Tour Eiffel. En la voyant, Hans et Samuel s'exclament en même temps :
    - "La dame de fer !"
    Et ils contemplent la belle ville lumineuse, émerveillés par ce spectacle féerique. Les rennes se chuchotent quelques phrases et prennent la décision de faire le tour du monument pour le plus grand bonheur des enfants qui rient, joyeux. Les rennes continuent à tourner. Soudain, le traîneau est déstabilisé à cause de quelque chose qui vient de tomber dedans. Alors les animaux conducteurs du chariot se posent sur le champ de Mars. Le Père Noël s'énerve :
    - "Quelle est cette chose qui a failli faire chuter mon beau traîneau tout neuf ?"
    La chose est tombée tout droit dans la hotte du vieil homme. Et tout à coup, il voit sortir de celle-ci une petite fille d'environ huit ans qui est toute gênée. Ahuri, le Père Noël demande :
    - "Mais que fais-tu ici, petite enfant ? Et qui es-tu ?"
    - "Je m'appelle Sabrina et je suis désolée si j'ai fait chavirer ton traîneau."
    - "Et d'où es-tu tombée, Sabrina ?"
    - "De la Tour Eiffel."
    Le Père Noël fronce les sourcils, comme pour recevoir un peu plus d'explications, ce que la petite fille s'empresse de lui donner.
    - "Ma maman m'a raconté que le soir de Noël, on pouvait t'apercevoir, mais seulement, si on se trouvait très haut. Alors, je suis montée sur la Tour Eiffel et lorsque j'étais au sommet, j'ai eu le vertige et je suis tombée."
    L'homme en rouge sourit et prend l'enfant dans son traîneau, puis ils partent. Sabrina demande :
    - "Mais Père Noël, tu ne me ramènes pas chez moi ?"
    - "Et bien non !"
    - "Et pourquoi ? Où va-t-on ?"
    - "Tu ne vois pas d'inconvénients à ce que je finisse ma tournée de cadeaux en France, et qu'ensuite, nous allions ensemble en Espagne ?"
    - "Oh, Père Noël, je suis tout à fait d'accord !"
    - "Mais d'abord, nous allons passer dans un petit appartement, dans le village de Monteux."
    - "Pourquoi ?", demande Sabrina.
    - "Parce que cette année, j'ai reçu une très jolie lettre d'une petite fille âgée d'un an. Elle s'appelle Emma et elle mérite d'avoir plein de cadeaux !"

     

    Après être passés chez Emma, ils se dirigent vers Madrid. Arrivés là-bas, les enfants et le Père Noël atterrissent. Le vieil homme entre dans la cheminée d'une petite maison et s'engage dans le salon. Il remarque que le sapin brille de mille feux. Il pose les cadeaux commandés au pied de l'arbre. Il trouve sur la petite table basse de bois, trois galettes et une tasse de thé. Alors, il mange et boit un peu. Mais au moment où il s'apprête à partir, une petite voix le fait sursauter :
    - "C'était bon, Père Noël ?"
    Il se retourne et voit un enfant qui se présente :
    - "Moi, je m'appelle Julio et j'ai sept ans. Et toi, quel âge as-tu ?"
    - "Oh moi, je suis très vieux !"
    - "Ah bon ? On ne dirait pas pourtant !"
    - "Merci ! Mais que fais-tu debout à cette heure-ci ?"
    - "Et bien, je voulais te voir. Et j'ai aperçu des enfants dans ton traîneau. Comment ont-ils fait ?"
    - "Ils m'ont demandé de venir avec moi."
    - "Alors, moi aussi je peux !"
    - "Bien sûr ! Allez, suis-moi !"

     

    Et le Père Noël emmène Julio jusqu'au traîneau, où le jeune garçon fait connaissance avec les autres enfants des différents pays.
    Puis, ils s'envolent en direction de l'Italie. Le vieil homme continue sa distribution de cadeaux tandis que les enfants, les yeux étincelants, admirent le paysage. La neige tombe toujours aussi fortement mais le nez lumineux de Rodolphe les aide beaucoup à s'orienter. Dancer demande au jeune renne en tête :
    - "Alors Rodolphe, ça va ? Tu t'en sors ?"
    - "Je crois que oui. Vous trouvez que je me débrouille bien ?"
    - "Oh oui, sans aucun doute !", s'exclame Blixen.
    - "Moi, je trouve que pour le moment, ta première tournée est une réussite !", ajoute Comet.
    Alors Rodolphe est heureux et redouble de vitesse. Dans les rues de Rome, les surprises volent jusqu'aux cheminées. Mais dans une ruelle sombre, le Père Noël est attiré par un petit arbre dégarni. Alors, il y descend et au beau milieu des cartons qui jonchent le sol, il aperçoit une petite fille frigorifiée et se rend compte que l'arbre dégarni est son sapin de Noël. Il prend dans ses bras la fillette qui dort et arrivé au traîneau, il l'enveloppe dans une couverture pour qu'elle puisse se réchauffer. Alors que le chariot reprend se route vers le Royaume-Uni, la petite italienne se réveille :
    - "Où suis-je ?"
    - "Dans le traîneau du Père Noël", lui répond Yrjö.
    - "Ne t'inquiète pas, nous sommes tes amis", rajoute Sabrina en la serrant fort contre elle. "Comment tu t'appelles ?"
    - "Moi, c'est Tina et je crois que j'ai six ans."
    - "Que faisais-tu dehors ?", lui demande le Père Noël.
    - "Et bien, je vis dehors. Ma maison, ce sont mes cartons mais je suis tellement heureuse que tu aies trouvé mon arbre de Noël. Je ne sais pas pourquoi mais je savais que tu viendrais me voir, même si je vis dans la rue."
    - "Mais où sont tes parents ?", interroge Samuel.
    - "Je n'ai pas de parents. Je vivais dans une autre famille que la mienne et je suis partie car ils étaient trop méchants avec moi."
    Tout le monde reste muet mais le Père Noël reprend la parole :
    - "Écoute Tina, ce soir est un soir de fête alors je veux que tous les enfants oublient leurs problèmes et que tout le monde soit heureux."
    - "D'accord !", s'exclament Tina et les autres enfants.

    - "Regardez les petits, nous arrivons à Londres !"
    Les cadeaux pleuvent de plus belle sous les paroles du Père Noël :
    - "Des surprises pour les enfants Douglas, des jouets pour les MacLand..."
    Soudain, le traîneau stoppe net au beau milieu du ciel. Intrigué et inquiet, le vieil homme demande :
    - "Ola, les rennes ! Que se passe-t-il ?"
    - "C'est Prancer qui vient de se faire mal à la patte", explique Vixen.
    Alors ils se posent sur le sol londonien. Tandis que le Père Noël soigne le pauvre renne, Neville, un petit anglais de six ans s'introduit dans le chariot. Étonnés, les autres enfants l'assomment de questions. Yrjö demande :
    - "Qui es-tu ?"
    - "Neville."
    - "Tu viens de ce pays ?", interroge Samuel.
    - "Ben oui !"
    - "Il fait toujours aussi froid ici ?", questionne Sabrina.
    - "Presque toujours mais quelquefois, il fait chaud aussi !"
    - "Tu habites ici depuis longtemps ?", demande Julio.
    - "Je ne sais pas."
    - "Tu ne sais pas ? Tu sais compter pourtant !", s'exclame Hans, étonné.
    - "Oui mais je crois que je n'ai pas assez de doigts pour calculer."
    Les enfants se mettent à rire.
    Puis le Père Noël se réinstalle dans le siège du traîneau, se tourne vers les enfants et constate :
    - "Je vois que vous êtes bien joyeux, alors, on peut repartir !"
    - "Tu es le vrai Père Noël, toi ?", questionne Neville.
    - "Tiens, voilà un nouvel enfant !", s'exclame l'homme en rouge. "Comment te nommes-tu, petit ?"
    - "Il s'appelle Neville et il a six ans", répondent les autres enfants en chœur à la place du petit Anglais.
    - "Et bien, je vois que vous avez déjà fait connaissance. Très bien ! Et bien bonsoir et bienvenue à bord du traîneau du Père Noël. Notre prochaine destination est le Groenland."

     

    Alors que le chariot magique survole l'océan Atlantique, le Père Noël ordonne à ses enfants :
    - "Les petits, vous trouverez dans la grande malle à votre droite des pulls en laine. Alors prenez-les et couvrez-vous bien car nous arrivons dans un pays très froid où les maîtres de ce monde sont les pingouins, les phoques et les ours polaires !"
    Sur les conseils du Père Noël, ils s'habillent plus chaudement et ils arrivent sur les terres enneigées et les océans de glace. Tout est blanc, pur et beau. C'est la première fois que Julio, le petit espagnol, voit de la neige et il est tout émerveillé.
    - "Que c'est beau ! Que c'est beau !", ne cessent de répéter les enfants.
    - "Oh, il y a un troupeau de pingouins sur la banquise", remarque Sabrina.
    - "Et il y en a même un qui se noie," constate le garçon finlandais.
    - "Voyons Yrjö", réplique le Père Noël, "les pingouins savent nager !"
    - "Oui mais il y a quand même quelque chose qui se débat dans l'eau," montre Samuel.
    - "Rodolphe, pose-nous à terre ! Il me semble qu'il s'agit d'un enfant."
    - "Mais", proteste Dasher, "la neige est trop fine à cet endroit, et il y a peu de glace. Nous risquerions de couler nous aussi."
    - "Je sais ce que nous pouvons faire, propose Hans, nous allons faire du rase-motte sur l'eau et les deux enfants les plus âgés, c'est-à-dire Yrjö et Sabrina vont attraper l'enfant".
    Le plan est mis à exécution et ils peuvent enfin repêcher le tout petit garçon. Le Père Noël décide qu'il ferait le reste du voyage avec eux. Julio enveloppe l'enfant dans une grande couverture laineuse. Le petit tousse un peu, et Sabrina, telle une petite maman, s'occupe de lui et lui pose quelques questions.
    - "Comment t'appelles-tu, petit garçon ?"
    - "Inouk."
    - "Inouk ?", répète-t-elle.
    - "Oui."
    - "Et tu sais quel âge tu as ?"
    Sur cette question, l'enfant déplie trois de ses doigts : le pouce, l'index et le majeur. Il a donc trois ans, et c'est le plus jeune des huit enfants. Par la suite, Neville se plaint :
    - "Il fait très froid ici ! On ne peut pas aller ailleurs ?"
    - "Et bien, l'avantage du Groenland", répond le Père Noël, "c'est qu'il y a très peu d'habitations. Je finis ma distribution et après nous irons dans un autre pays."

    Finalement, ils se dirigent vers le Canada et le vieil homme dit :
    - "Nous allons à Montréal."
    - "Mais il fait froid aussi là-bas", constate Julio.
    - "Oui, mais beaucoup moins qu'au Groenland en tout cas", rétorque Yrjö. Le traîneau doit se poser dans cette ville à cause de Cupid qui a attrapé un gros rhume lors de leur passage chez les pingouins.
    A Montréal, il y a la fête foraine mais le Père Noël a ordonné aux enfants de rester dans le traîneau. Une si belle fête dans une ville si étincelante, Inouk n'en a jamais vu, lui qui vient du pays de la glace et de la banquise. Alors discrètement, il sort du chariot et se faufile entre les gens. Il marche droit devant lui mais finit par se perdre parmi tous ces adultes. Lorsqu'il se rend compte qu'il ne sait plus où il est, il s'assoit à côté des auto-tamponneuses et se met à pleurer. Les gens qui rient passent à côté de lui, sans même se rendre compte de sa présence. Mais heureusement que Lara le remarque. Elle s'accroupit près de lui et lui demande :
    - "Pourquoi tu pleures ?"
    - "Parce que je me suis perdu."
    - "Où sont tes parents ?"
    - "Au Groenland. Moi, je suis avec le Père Noël."
    - "Le Père Noël ? Je suis passée à côté de lui, il y a quelques minutes. Il y a un traîneau et plein d'enfants dedans, n'est-ce pas ?"
    - "Oui, oui !"
    - "Allez, donne-moi la main, je vais te raccompagner jusqu'à lui."
    La jeune canadienne se faufile entre toutes ces personnes, et finalement, elle le ramène jusqu'au Père Noël, qui s'exclame en le voyant :
    - "Inouk ! Mais où étais-tu passé ? Nous te cherchions de partout !"
    - "Je me suis perdu. C'est elle qui m'a aidé", dit-il, en désignant Lara.
    - "Bonsoir", dit le Père Noël.
    - "Bonsoir !"
    - "Heureusement que tu étais là ma petite..."
    - "Lara ! Mon nom est Lara et j'ai neuf ans."
    - "Alors, Lara, je pense que si tu n'avais pas été présente, je pense que je n'aurais pas pu le retrouver. Il me cause bien des problèmes, ce jeune Inouk !

    Évidemment, le Père Noël plaisante. Lara compte bien faire partie du voyage et le vieil homme l'invite à monter à bord. Puis ils partent en direction de New York. Alors que la joyeuse troupe frôle l'immeuble le plus haut de la ville, l'Empire State Building, ils voient une fillette d'environ sept ans, Kate, qui est sur la fenêtre du plus haut étage. Entre temps, le traîneau passe à côté d'elle. La petite, surprise, trébuche, mais heureusement, elle atterrit sur le dos de Rodolphe. L'homme en rouge l'attrape, et, intrigué, il demande à Kate :
    - "Que faisais-tu, tout là-haut ?"
    - "C'est à cause de mon chat. Il était sur la fenêtre, et moi, je voulais le récupérer. Mais lui, il s'amusait. Et quand le traîneau est arrivé, il est rentré car il a eu peur, et moi, je suis tombée. Je m'appelle Kate et j'aurai huit ans dans onze mois."
    Le Père Noël sourit et l'emmène avec eux.

     

    Après la distribution des jouets aux Etats-Unis, ils se dirigent au Pérou, à Lima. Cette nuit-là, le vent souffle très violemment et Louisa, une pauvre petite orpheline de cinq ans ne dort pas. Elle se promène non loin de l'auberge que tiennent ses parents adoptifs, avec son lama de deux mois, Flopito. Elle a mal aux yeux et elle a froid. Soudain, une incroyable rafale lui arrache son bonnet et va se poser sur celui du Père Noël. Alors, le traîneau se pose aux côtés de Louisa et le vieil homme s'approche d'elle, en lui tendant gentiment son bonnet.
    - "Bonsoir, chère petite ! Je crois que cela t'appartient !"
    - "Oh, merci beaucoup ! Tu es gentil, Père Noël !"
    - "Mais qui es-tu et d'où viens-tu ?"
    - "Je m'appelle Louisa, j'ai cinq ans et j'habite l'auberge là-bas."
    - "Avec tes parents ?"
    - "Ce ne sont pas vraiment mes parents. Ils disent qu'ils m'ont trouvé devant leur porte quand j'étais bébé."
    - "Ah bon ?"
    - "Ils sont gentils mais je suis triste car ils ne veulent pas fêter Noël, même si je sais que je n'aurais pas eu de cadeaux."
    - "Moi, je vais te faire une belle surprise Louisa. Veux-tu venir avec nous en Australie ?"
    - "Oh oui, Père Noël ! Je serais très heureuse !"

     

    Alors, encore un nouvel enfant monte à bord, et tandis que les autres font connaissance avec la petite péruvienne, le traîneau atteint petit à petit Sydney. Le soleil se couche sur les plaines où sautent des centaines de kangourous. Le Père Noël distribue ses cadeaux, mais par un lancer mal visé, une surprise tombe au sol. Il décide alors d'atterrir mais les rennes ne parviennent pas à freiner et tout l'équipage glisse sur la terre et les quelques herbes qui jonchent le sol. Soudain, le chariot percute une chose, ce qui freine définitivement Rodolphe et les autres rennes. Yrjö et Lara sautent du traîneau pour savoir ce qu'ils ont percuté. Lara pousse un cri. Il s'agit d'un petit garçon. Il est habillé pauvrement mais une jolie gourmette en or orne son petit poignet. Dessus, il est écrit : "Cody- 15 juin 2002". Ce petit bonhomme a alors un peu plus de trois ans. Heureusement, le choc ne l'a pas gravement blessé mais une écorchure au genou saigne un petit peu. Le Père Noël, bon médecin, lui colle un pansement et l'emmène dans son traîneau. Le petit est encore inconscient mais le vieux monsieur a un bon plan.

     

    Après la distribution de jouets aux enfants australiens, il est certain que le bon air des Indes va faire du bien au petit garçon. Et c'est ainsi qu'ils se retrouvent tous à New Delhi. Il fait nuit, mais pourtant la ville est bercée par un doux air de musique. Malheureusement, ni l'air si agréable, ni les bonnes odeurs de la ville ne font effet sur le jeune Cody, et le vieil homme est désespéré. Le petit Samuel demande, les yeux écarquillés :
    - "Mais tu pleures, Père Noël ?"
    - "Presque, mon petit."
    - "Mais pourquoi ?", interroge Sabrina.
    - "Parce que notre ami australien n'a pas rouvert les yeux depuis que je l'ai fait chuté. C'est une bien triste nuit de Noël", se lamente-t-il.
    Cachée derrière un muret, une petite fille indienne de neuf ans entend tout. Alors, elle décide de s'approcher de l'homme en rouge et commence à lui expliquer :
    - "Moi, je connais des plantes qui ont la vertu de réveiller les gens."
    Le Père Noël relève la tête, une lueur d'espoir dans les yeux. La fillette se présente :
    - "Je m'appelle Botum Ponu et je suis une des descendantes d'une famille de magiciens-sorciers. Ma mère m'a appris le nom des plantes médicinales et comment s'en servir."
    - "Tu peux nous aider, alors ?", demande Yrjö.
    - "Je pense que oui. Attendez-moi ici, je n'en ai que pour quelques minutes."
    Lorsqu'elle revient, un instant plus tard, tous s'aperçoivent qu'elle tient dans ses mains de grandes et belles plantes vertes. Elle s'agenouille à côté de Cody qu'on a allongé à même le sol. La fillette frotte ses mains sur les herbes magiques et se met à frictionner le torse du petit garçon. Celui-ci, au bout d'un moment, pousse un soupir, puis se met à remuer ses petites mains. Enfin, il ouvre les yeux mais ne parait pas étonné de se retrouver face au Père Noël. Lorsqu'il parvient à se relever, il lui saute quand même au cou, en le remerciant :
    - "Merci, Père Noël ! Merci ! Tu m'as réveillé !"
    - "Ce n'est pas moi que tu dois remercier, petit Cody mais plutôt cette jeune indienne. Sans elle, je ne sais pas ce que j'aurais fait."
    Alors, l'enfant se tourne vers sa guérisseuse et lui demande :
    - "Comment tu t'appelles ?"
    - "Moi, c'est Botum Ponu."
    - "Merci beaucoup de m'avoir réveillé, Botum Ponu."
    Et Cody embrasse très fort la jeune indienne. Bien sûr, le Père Noël, pour la remercier de son geste, l'invite à monter à bord de son traîneau et elle accepte sans aucune hésitation.

     

    Puis après la tournée de cadeaux en Inde, ils recommencent tous ensemble à parcourir les airs. Le traîneau, tel un bel oiseau léger, fait route vers la Chine. Et c'est à Pékin que le Père Noël rencontre la quatorzième enfant qui va faire le reste du voyage avec eux. Elle s'appelle Yukiko et est âgée de huit ans. Elle a treize frères et sœurs, et ses parents, de très modestes pêcheurs, ont élu domicile avec leurs enfants dans un petit bateau. Ils ne s'occupent guère de Yukiko, oubliant souvent de lui donner à manger. Cette nuit-là, l'enfant a très faim, et ne trouve rien de mieux pour se rassasier que de voler quelques fruits dans l'étalage que tient un vieux marchand hargneux. Yukiko s'empare de deux, trois pommes, les cache dans sa poche, et mine de rien, s'en va vers les rues adjacentes de l'avenue principale. Mais le marchand, ayant remarqué le vol, commence à hurler :
    - "Au voleur ! Au voleur !"
    Des gens se mettent alors à courir derrière la pauvre chinoise.
    Ses jambes lui font très mal, et elle sent qu'elle va bientôt tomber. Soudain, plusieurs paires de mains s'agrippent à ses bras, et comme par magie, elle se soulève du sol. Sabrina, Lara, Botum Ponu et Yrjö crient au Père Noël :
    - "C'est bon, nous la tenons !"
    Ainsi, sur la route d'Oulan Bétor, en Mongolie, la fillette se présente :
    - "Je m'appelle Yukiko Chang et je vis à Pékin depuis que je suis née."
    - "Mais pourquoi tous ces gens te courraient après ?", questionne le Père Noël.
    - "Parce que j'ai volé des pommes. Je sais que ce n'est pas bien, mais mes parents sont très pauvres et ils ne nous donnent pas souvent à manger à mes frères, ma sœur et moi."
    - "Tu as combien de frères et sœurs ?", demande Sabrina.
    - "J'ai douze frères et j'avais une petite sœur mais mes parents l'ont vendue à un couple d'Européens pour avoir un peu d'argent."
    - "Les enfants", coupe le Père Noël, "ce soir, c'est la nuit de Noël et j'exige que tout le monde soit heureux. Alors, je veux tous vous entendre chanter !"
     

     

    Et pendant ce temps, les rennes, toujours guidés par le courageux Rodolphe, atteignent la Mongolie où l'homme en rouge continue de distribuer ses cadeaux sans se lasser. A quelques kilomètres d'Oulan Bator, la capitale, les passagers du traîneau remarquent d'étranges signaux dans un champ. Curieux, le vieux bonhomme demande à son attelage de se poser non loin de la chose lumineuse, qui est en réalité un petit garçon, tenant dans ses mains des torches allumées. Et c'est Louisa qui s'approche en premier de lui. Elle lui dit poliment :
    - "Bonsoir, je m'appelle Louisa. Avec mes nouveaux amis, on fait une promenade avec la Père Noël. Comme tu es tout seul, on pensait que tu pourrais venir avec nous. Tu es d'accord ?"
    L'enfant sourit et fait plein de gestes avec ses bras. Ses lèvres remuent mais aucun son ne sort. Affolée, la jeune péruvienne avertit immédiatement l'homme en rouge :
    - "Père Noël ! L'enfant ne parle pas !"
    Alors, il descend du traîneau pour se retrouver en face du petit mongol qui tient dans ses mains un petit carnet de notes et un stylo.
    Il écrit : "Kubilaï- 7 ans- mère partie- père méchant".
    Alors, le Père Noël semble tout comprendre et résume :
    - "Si j'ai bien compris, tu t'appelles Kubilaï, tu as sept ans. Tu es muet depuis que ta mère est partie de chez toi à cause de ton père qui était méchant avec elle."
    Un sourire radieux illumine le visage du jeune garçon car pour la première fois depuis la perte de sa parole, quelqu'un le comprend enfin. Puis l'enfant montre successivement lui, le ciel, le Père Noël, la petite troupe, le traîneau et les rennes. Julio comprend et prend la parole :
    - "Tu veux venir avec nous dans le ciel avec le traîneau du Père Noël et de ses rennes. C'est ça ?"
    Kubilaï hoche la tête de haut en bas. Alors, le vieil homme soulève l'enfant et le dépose à côté des cadeaux restants. Puis, pour finir la nuit, le Père Noël embarque encore dans son chariot quatre autres enfants. En Polynésie, il trouve Tini, un garçon de quatre ans qui tient absolument à rencontrer le Père Noël mais c'est un enfant heureux et sans histoires.

     

    Ensuite, au Maroc, à Rabat, dans un champ de dattes, ils aperçoivent une petite fille qu'ils recueillent. Elle se nomme Zora et elle a dix ans. D'après sa mère, quand elle sera grande, elle deviendra voyante. Le Père Noël lui demande alors qu'elle sera leur prochaine destination et la jeune marocaine répond correctement : "l'Afrique du Sud, dans la ville du Cap".
    Là-bas, ils rencontrent Mamadou, qui a huit ans. Ses parents sont très pauvres, alors ils ne fêtent pas Noël et l'enfant africain n'a jamais eu de cadeaux. Enfin, sur le lieu de leur dernière destination, en Grèce, ils font monter avec eux Nikos, un jeune garçon, âgé de cinq ans. Maintenant, le traîneau est plein. Il n'y a plus de cadeaux car la tournée est enfin

    Mais aucun des enfants ne sait où il va désormais se rendre. Mais les rennes savent où aller, et s'envolent à travers les étoiles. Le Père Noël demande :

    - "Les enfants, vous voulez me faire plaisir ?"
    - "Oui", répondent-ils, en chœur.
    - "Alors, fermez les yeux ! Je vais vous emmener dans un lieu magique mais il ne faut pas que vous regardiez !"
    Evidemment, les enfants sont d'accord et tous cachent leurs yeux avec leurs mains. Puis, au bout d'un moment, ils peuvent enfin regarder. Tous sont émerveillés et ouvrent grand les yeux : ils sont dans le village du Père Noël. Les rennes se posent dans un champ d'étranges fleurs : leurs tiges sont très longues et blanches, et les pétales de la même couleur, avec des fils argentés. On dirait que les fleurs sont passées sous un nuage de paillettes argentées. Botum Ponu, curieuse, demande :
    - "Père Noël, je connais toutes les fleurs du monde entier mais je ne reconnais pas cette variété. Qu'est-ce que c'est ?"
    - "Ce sont des fleurs qui ne poussent que dans mon village, chaque année, à Noël."
    Les enfants sont extrêmement heureux de découvrir l'endroit où vit l'homme le plus apprécié des petits. La Mère Noël est sur le seuil de sa maison, et en voyant son mari qui est de retour, elle court vers lui pour se jeter dans ses bras et elle lui fait un bisou. Tous les enfants sont étonnés :
    - "Mais Père Noël", demande Mamadou, "tu as une femme ?"
    - "Et bien oui ! Alors, ils sont encore plus enchantés de rencontrer la famille de l'homme en rouge."
    - "Et vous avez des enfants ?", interroge Nikos.
    - "Oui et non", répond la Mère Noël.
    - "En fait", explique son mari, nous n'avons pas eu d'enfants ensemble mais tous les petits du monde entier sont comme nos propres enfants.
    - "Alors, on peut t'appeler papa", dit Louisa qui n'a pas connu son père.
    - "Ici", répond-t-il, "tout est permis alors tu peux m'appeler comme bon te semble !"
    - "Allez les enfants", coupe la Mère Noël, "entrez dans notre maison pour vous réchauffer !"
    Et les petits ne se font pas prier. Dans la grande habitation, tous s'assoient et Lara se met à parler :
    - "Nous sommes bien ici, Père Noël, mais que faisons-nous maintenant ?"
    - "Et bien, vous allez me dire ce que vous désirez pour votre Noël et j'irai fabriquer vos jouets."
    Les enfants, enchantés, confient au Père Noël ce qu'ils veulent, et celui-ci se retire dans son atelier, en compagnie de quelques lutins qui vont l'aider dans ses travaux. La petite troupe veut faire une surprise à l'homme en rouge, pour le remercier de tout ce qu'il fait pour eux. Alors, ils se concertent et chacun donne son idée :
    - "Nous pouvons danser pour lui", propose Botum Ponu.
    - "Et chanter !", s'exclame Cody.
    Kubilaï imite quelqu'un qui joue de la flûte et Mamadou traduit :
    - "Oui, Kubilaï n'a pas tort ! Nous pouvons jouer de la musique aussi !"
    - "Ce serait bien, mais nous n'avons pas d'instruments."
    - "Il y a une solution", dit la Mère Noël. "Allez voir les lutins et je suis certaine qu'ils vous prêteront les leurs. Lara et Sabrina, allez-y ! Et pour les autres, si vous le voulez bien, nous pourrions cuisiner les spécialités de vos pays."
    - "Oh oui, ce serait une belle surprise pour le Père Noël !", s'exclame Yrjö.
    - "Dans ma cuisine, il y a tous les ingrédients qu'il vous faut. Nous allons préparer une sorte de buffet et chacun pourra manger ce qu'il désire quand la fête commencera."
    Au terme d'une longue heure, tous les plats sont enfin prêts, et la table du buffet est dressée. Lara et Sabrina sont revenues, les bras chargés d'instruments de musique.
    - "Écoutez-nous ! On va vous dire le nom de chaque instrument, et vous répondrez s'il vient de votre pays."
    - "D'accord", crient les autres enfants.
    - "Alors, le violon, pour qui est-ce ?"
    - "Pour moi", répond Hans.
    - "Le petit piano ?"
    - "A moi !", crie Sabrina, qui distribue aussi les instruments.
    Puis elles donnent une guitare à Julio, une cornemuse pour Neville, le banjo à Kate, la flûte de pan à Louisa, une sitar pour Botum Ponu, un petit tambour de feu à Yukiko, un balalaïka pour Kubilaï, et pour Mamadou, un tam-tam. Ils s'entraînent tous un petit moment jusqu'à ce que Inouk, qui fait le guet, les avertit que le Père Noël arrive. Alors, ils lui demandent de fermer les yeux et le conduisent au devant de leur surprise. Chaque enfant se trouve derrière la spécialité de son pays. L'homme en rouge ouvre finalement les yeux et pousse un cri d'émerveillement. Alors, il commence, avec la Mère Noël, à faire le tour de la grande table où chaque enfant explique le nom et les traditions de Noël de son pays. Le premier à commencer est Hans :

    - "La spécialité d'Allemagne est un gâteau qui s'appelle kouglof. C'est dans mon pays qu'est née, il y a 400 ans, la tradition du sapin. Dans le nord du pays, on dit que c'est saint Nicolas qui donne les cadeaux le 6 décembre, en descendant du ciel dans sa luge. Mais dans le Sud, c'est toi, le Père Noël et moi, je trouve que c'est mieux ! Joyeux Noël en allemand, ça se dit " Froeliche Weihnachten "."
    - "Chez moi, explique à son tour Sabrina, on mange de la dinde et de la bûche de Noël. Tu déposes nos cadeaux dans nos souliers dans la nuit du 24 au 25 décembre. Et on dit " Joyeux Noël "."
    - "Et c'est quoi ces petits gâteaux ?", demande l'homme en rouge.
    - "Et bien, mon papa est français et ma maman est belge, alors, j'ai aussi fait la spécialité de la Belgique."
    - "Et quelle est leur tradition ?"
    - "En Belgique, on dit que le 6 décembre, c'est Saint Nicolas qui vient sur son âne chargé de surprises. Près de la cheminée, les enfants déposent un navet et une carotte pour l'âne. Et ces biscuits sont des spéculoos en forme de Saint Nicolas. Ils sont très secs et très sucrés."
    - "Merci beaucoup, petite Sabrina ! A toi, Neville, explique-moi tout !

    - "En Angleterre, on t'appelle Santa Claus et tu passes dans la nuit du 24 au 25 décembre. Tu déposes nos cadeaux dans des chaussettes, placées au coin du feu. Chez nous, il n'y a pas de Noël sans dinde ni plum-pudding. C'est un gâteau préparé cinq semaines avant Noël pour qu'il vieillisse correctement. Et le soir du 24, il est arrosé de punch, puis flambé ! Donc, j'ai fabriqué ce pudding, mais je ne suis pas certain qu'il soit très bon !"
    - "Ce n'est pas grave !"
    - "Et en Angleterre, on dit " Merry Christmas "."
    - "En Amérique du Nord", explique Kate, "pour terminer le repas de Noël, on mange des cakes aux fruits. Et Joyeux Noël, ça se dit aussi " Merry Christmas "."
    - "En Chine", dit à son tour Yukiko, "on mange du riz tous les jours, alors, à Noël aussi ! Mais il y a beaucoup de familles pauvres et le riz coûte assez cher, même s'il est très bon. En chinois, Joyeux Noël se dit " Gun Tso Sun Tan'Gung Haw Sun ". Vous remarquerez que c'est très long à dire !"
    - "Au Maroc, continue Zora, Noël n'existe pas mais moi, je le fais secrètement avec mes amis. Et pour l'occasion, on mange pleins de dattes ! Et on dit " Idah Saidan Wa Sanah Jadidah "."
    - "Très bien, dit le Père Noël. Et chez toi, Mamadou ?"
    - "En Afrique, je ne sais pas si tout le monde fête Noël, mais chez moi, on le fait et on mange de la semoule de mie. Et Joyeux Noël, ça se dit " Een Plesierige Kerfees "."
    - "En Espagne, explique Julio, Noël est avant tout une fête religieuse parce qu'on fête la naissance de Jésus. Les adultes disent qu'il n'y a pas de Père Noël, mais moi, je n'y crois pas ! Ce sont les Rois Mages qui viennent le 6 janvier mettre les jouets dans les sabots posés sur les balcons. Et pour le repas, on prépare de la soupe aux amandes. Et en dessert, on mange du turón. C'est un mélange de caramel et d'amandes. Et c'est-ce que j'ai préparé, avec l'aide de la Mère Noël, évidemment. En espagnol, Joyeux Noël se dit " Feliz Navidad "."
    - "Hum ! C'est très bon ! Félicitations ! A toi, Tina, dis-moi quelles sont les traditions en Italie ?"
    - "Et bien, chez moi, les fêtes de Noël durent trois jours, du 24 au 26 décembre. Mais les cadeaux sont distribués beaucoup plus tard, le 6 janvier. On dit que c'est une vieille dame qui le fait, la dame aux cheveux blancs, la sorcière Befana. Mais il y a beaucoup d'enfants qui disent que c'est le Père Noël qui vient mais qu'il est déguisé. En Italie, on dit " Buone Feste Natalizie ". Et nous, on mange du panneton."
    - "Il parait que c'est très bon!"
    - "Et bien goûte-le, Père Noël !"
    - "En effet, c'est succulent ! Et pour finir, nous avons la Grèce !"
    - "Oui, Père Noël, répond Nikos. Pour les Grecs, Noël est moins important que les fêtes de Pâques. On dit qu'il n'y a pas de Père Noël mais que c'est saint Basile qui apporte les cadeaux le 1er janvier. Le soir, les enfants grecs vont chanter chez les voisins et en échange, ils reçoivent des friandises. En voilà quelques unes. Mais moi, je savais que tu existes, et ce soir, j'en ai même la preuve ! Et Joyeux Noël en grec, c'est " Kala Christouyenna "."
    - "Merci beaucoup, mes enfants, je suis fier de vous !"
    Et pour continuer la surprise, certains petits jouent de la musique avec les instruments des lutins, tandis que d'autres dansent comme des fous. Certains encore font des va-et-vient entre les deux extrémités du banquet, ne sachant que choisir pour manger, tant que tout est si bon. Puis, au bout d'un moment, ils décident de se reposer et ils s'assoient tous en rond. Maintenant que les enfants se connaissent tous, ils se rendent bien vite compte qu'ils ne savent rien des pays respectifs de leurs amis. Alors, ils se mettent à parler de cela. C'est le jeune finlandais Yrjö qui commence :
    - "Mon pays, il est très grand ! L'hiver, lorsqu'il y a de la neige, on peut apercevoir des rennes et ils ressemblent d'ailleurs beaucoup à ceux du Père Noël. Et en Finlande, Joyeux Noël se dit " Iloista Joulua "."
    - "En Pologne", explique Samuel, "il y a quelque chose que j'aime énormément. Ce sont des montagnards qui portent encore leurs gilets de laine brodés lorsqu'ils descendent le foin des hautes prairies dans leurs barques. Ils vont très vite car le courant de la Dunajec est rapide. En plus, c'est le métier de mon papa ! Et nous, on dit " Weselych Swiat "."
    - "En Allemagne, continue Hans, des gens ont construits le mur de Berlin et le peuple l'a détruit en 1989."
    - "Quand a-t-il été construit ?", demande Botum Ponu.
    - "Je ne sais pas, ma maman ne me l'a pas dit ! Et toi Sabrina, qu'y a-t-il dans ton pays ?"
    - "Il y a la tour Eiffel. Elle se trouve à Paris. C'est une gigantesque tour d'acier, très haute. Et c'est Monsieur Eiffel qui l'a construite pour une exposition."

    - "Chez moi aussi, il y une tour", dit Tina. "C'est la tour de Pise, mais je ne sais pas en quoi elle est faite !"
    Puis, Julio prend la parole :
    -" En Espagne, il y a beaucoup de vignobles qui donnent de très bons vins."
    - "En Angleterre", explique Neville, "nous avons le London Bridge, un des nombreux ponts qui sert à traverser la Tamise. Et il se soulève pour laisser passer les gros bateaux. Mais il y a aussi Big Ben qui est une grosse horloge !"
    - "Chez moi, assure Inouk, il existe des animaux que vous ne pourrez pas trouver chez vous. Sur la banquise, on voit des manchots, des pingouins, des ours polaires et des phoques aussi. Et dans mon pays, Joyeux Noël se dit " Jutdlime Pivdluarit Ukiortame Pivdluaritlo ". C'est long à prononcer !"
    - "Au Canada, s'exclame Lara, il y a beaucoup de lacs, de forêts, et surtout de gros ours bruns."
    - "A New York, se trouve la Statue de la Liberté qui est immense. Il y a aussi des immeubles très hauts qu'on appelle des buildings. Et puis, il y a aussi beaucoup de stars qui travaillent à Hollywood."
    - "Au Pérou", dit Louisa, "on a énormément de lamas. Beaucoup de familles en possèdent au moins un. Et même moi, j'ai le mien, c'est mon meilleur ami. Les lamas sont des sortes de chevaux avec plein de poils partout !"
    - "En Australie, nous n'avons pas de lamas, mais des kangourous et des koalas. Les koalas sont comme des ours mais en plus petits !"
    - "En Inde, nous n'avons pas ça mais des tigres du Bengale", confie Botum Ponu. "Ce sont des animaux majestueux mais très dangereux. Il ne vaut mieux pas se retrouver en face d'eux ! Et chez nous, Joyeux noël se dit " Shub Naya Baras "."
    Par la suite, Yukiko explique que chez elle, il y a la grande Muraille de Chine. Kubilaï, par des gestes, fait comprendre que dans son pays, existe le train transsibérien et qu'il y a beaucoup de chevaux. Zora parle du grand désert du Sahara et Mamadou raconte les incroyables courses d'autruches. Quant à Tini, il décrit son île comme la plus belle du monde entier. A la fin, ils sont tous aussi émerveillés les uns que les autres. Mais le jour va bientôt se lever et les enfants doivent rejoindre leurs pays respectifs. Mais avant de partir, le Père Noël entame sa distribution de cadeaux qu'il a fabriqué rien que pour eux, sur commande ! Au fur et à mesure, il les appelle et chacun des enfants est enchanté. Mais pour certains, il réserve le meilleur pour la fin. Maintenant, il faut partir, mais tous refusent car ils veulent rester ensembles. Alors, le Père Noël leur promet qu'il reviendra l'année prochaine et que les petits pourront à nouveau se revoir pour décrire les merveilles de leurs pays, une fois de plus.
    - "Enfin, mes enfants, je vais vous faire un dernier cadeau à chacun. Je vais faire en sorte que vos familles croient pour toujours en la magie de Noël. Ainsi, Zora, par exemple, tu pourras fêter Noël en famille sans ne plus avoir à te cacher".
    - "Merci, Père Noël !"
    - "Et puis, pour cinq d'entre vous, vous découvrirez une surprise en rentrant chez vous. Cela concerne Louisa, Tina, Mamadou, Yukiko et Kubilaï. Et maintenant, il faut partir."

    Tous les enfants font de gros bisous à la Mère Noël en la remerciant chaleureusement ainsi que les lutins qui les ont accueillis et prêtés leurs instruments de musique. Puis ils montent à bord du traîneau et les rennes, toujours guidés par le vaillant Rodolphe, s'envolent au grand galop, à travers le ciel étoilé. Puis ils s'arrêtent à chaque pays où un des enfants habite. Le Père Noël, une fois tous les petits déposés, retourne chez lui, et s'endort à côté de la Mère Noël, pour un repos bien mérité. La totalité des enfants trouve chez elle, au pied de leur sapin, une multitude de cadeaux. Mais c'est surtout un Noël magique pour cinq d'entre eux comme l'a promis le Père Noël. En effet, Mamadou trouve une belle maison neuve avec un magnifique sapin. Yukiko a, elle aussi, une très grande maison neuve et ses parents ont reçu beaucoup d'argent de la part de l'homme en rouge. La jeune chinoise, les larmes aux yeux se rend compte qu'à côté de son lit se trouve sa petite sœur. Quant à Louisa, elle a retrouvé son auberge et son lama mais elle est accueillie par un homme et une femme très gentils qui lui font mille bisous à son retour. Tina, la petite fille de la rue trouve à l'emplacement de ses cartons une très grande maison où l'attendent un papa et une maman adoptifs ainsi qu'un frère et une sœur. Finalement, Kubilaï retrouve sa maman, son papa qui est devenu très gentil et retrouve surtout l'usage de sa parole. Il est presque six heures du matin. Les enfants s'endorment, en pensant à leurs amis du monde entier. Yrjö, Samuel, Sabrina, Tina, Julio, Lara, Kate, Inouk, Louisa, Cody, Yukiko, Tini, Kubilaï, Neville, Zora, Mamadou et Nikos font de beaux rêves enchantés, les yeux fermés mais plein de vie, le sourire aux lèvres et la tête pleine d'étoiles. Ils s'endorment heureux, serrant contre eux le jouet que le Père Noël leur a fabriqué et offert avec tant d'amour.


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