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J’ai trouvé un bel œuf bleu
bleu comme une rivière,
bleu comme le ciel
le lapin l’avait caché
dans l’herbe du pré.J’ai trouvé un bel œuf jaune
jaune comme de l’or,
jaune comme un canari
le lapin l’avait caché
derrière un pommier.J’ai trouvé un bel œuf blanc
Blanc comme la neige,
Blanc comme le muguet
Il était au poulailler,
alors moi, je l’ai mangé !Maurice Coyaud
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Serait-ce un autre coeur que la Nature donne
À ceux qu'elle préfère et destine à vieillir,
Un coeur calme et glacé que toute ivresse étonne,
Qui ne saurait aimer et ne veut pas souffrir ?
Ah ! qu'il ressemble peu, dans son repos tranquille,
À ce coeur d'autrefois qui s'agitait si fort !
Coeur enivré d'amour, impatient, mobile,
Au-devant des douleurs courant avec transport.
Il ne reste plus rien de cet ancien nous-mêmes ;
Sans pitié ni remords le Temps nous l'a soustrait.
L'astre des jours éteints, cachant ses rayons blêmes,
Dans l'ombre qui l'attend se plonge et disparaît.
À l'horizon changeant montent d'autres étoiles.
Cependant, cher Passé, quelquefois un instant
La main du Souvenir écarte tes longs voiles,
Et nous pleurons encore en te reconnaissant.
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Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.
Sous les rayons d’or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.
Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos coeurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !
— Théodore de Banville (1823-1891)
Les cariatides
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Si tu crois qu’un sourire est plus qu’une arme,
Si tu crois à la puissance d’une main offerte,
Si tu crois que ce qui rassemble les hommes est plus important que ce qui les divise, ...Si tu crois qu’être différents est une richesse et non pas un danger,
Si tu sais regarder l’autre avec un brin d’amour,
Si tu sais préférer l’espérance au soupçon…Si tu estimes que c’est à toi de faire le premier pas plutôt qu’à l’autre,
Si le regard d’un enfant parvient encore à désarmer ton cœur,
Si tu peux te réjouir de la joie de ton voisin,
Si l’injustice qui frappe les autres te révolte autant que celle que tu subis,
Si pour toi l’étranger est un frère qui t’est proposé,
Si tu sais accepter qu’un autre te rende service,
Si tu partages ton pain et que tu saches y joindre un morceau de ton cœur,
Si tu crois qu’un pardon va plus loin qu’une vengeance…Si tu sais chanter le bonheur des autres et danser leur allégresse,
Si tu peux écouter le malheureux qui te fait perdre ton temps et lui garder le sourire,
Si tu sais accepter la critique et en faire ton profit sans la renvoyer et te défendre,
Si tu sais accueillir et adopter un avis différent du tien…Si tu refuses de battre ta coulpe sur la poitrine des autres,
Si pour toi l’autre est d’abord un frère,
Si la colère est pour toi une faiblesse, non une preuve de force,
Si tu préfères être lésé que de faire tort à quelqu’un,
Si tu refuses qu’après toi ce soit le déluge,
Si tu te ranges du côté du pauvre et de l’opprimé sans te prendre pour un héros,
Si tu crois que l’amour est la seule force de persuasion,
Si tu crois que la paix est possible; alors la paix viendra !
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LIBERTE
Maurice Carême
Prenez du soleil
Dans le creux des mains,
Un peu de soleil,
Et partez au loin.Partez dans le vent,
Suivez votre rêve ;
Partez à l’instant,
La jeunesse est brève !Il est des chemins
Inconnus des hommes.
Il est des chemins
Si aériens !Ne regrettez pas
Ce que vous quittez.
Regardez, là-bas,
L’horizon briller.Loin, toujours plus loin,
Partez en chantant.
Le monde appartient
A ceux qui n’ont rien.
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